La Chaire Senghor de l'Université d'Ottawa

La Chaire Senghor de l’Université d’Ottawa contribue, grâce à ses travaux, à la réflexion sur les meilleures approches pour freiner l’évolution des courbes de décès des millions de femmes et des jeunes enfants (un des objectifs des Nations Unies) en Afrique Subsaharienne francophone. 

Les faibles indicateurs transversaux de santé de ces pays sont trop souvent tributaires de l’insuffisance des ressources nationales et du caractère imprévisible des ressources extérieures, ainsi que de la faiblesse des systèmes de santé, tout particulièrement l’accès insuffisant à des services de soins par ailleurs de mauvaise qualité . À cela, il faut ajouter des capacités humaines et institutionnelles limitées et la faible priorité accordée à la santé dans les politiques économiques. 

Dans cette francophonie, une course contre la montre se joue quotidiennement : les risques de décès pendant l’accouchement sont de 1 sur 13, contre 1 sur 4 100 dans les pays industrialisés et un enfant sur huit meurt avant d’atteindre l’âge de cinq ans — soit à peu près 20 fois plus que la moyenne dans les régions développées qui est d’un sur 167 . Cette mortalité maternelle et infantile en Afrique représente une épidémie silencieuse, si silencieuse que son niveau est scandaleusement élevé alors que les solutions existent et dépendent moins d’injection massive de ressources financières que d’une volonté politique affirmée et de créativité institutionnelle. À travers ces enjeux, c’est l’avenir d’une part considérable des pays en Afrique subsaharienne qui se joue.

Objectifs spécifiques

La Chaire souhaite contribuer à une meilleure compréhension des inégalités de santé maternelle et infantile en Afrique Subsaharienne francophone et considère que les stratégies destinées à réduire ces inégalités requièrent une intégration multidisciplinaire faisant une large place aux sciences sociales, en plus des disciplines traditionnelles de la santé publique et de l’épidémiologie. La Chaire travaillera à ouvrir de nouvelles avenues de réflexion en matière de réduction des inégalités de santé maternelle et infantile et au développement des connaissances scientifiques sur les déterminants sociaux de la santé et sur les approches de promotion de la santé maternelle et infantile, notamment auprès des populations vulnérables en milieu rural et péri-urbain du monde francophone d’Afrique Subsaharienne. Elle vise en outre à la formation d’une nouvelle génération de chercheurs en mesure de planifier et de réaliser des projets de recherche avec et auprès des collectivités concernées, au soutien d’interventions visant l’amélioration de la qualité de vie des communautés locales et la réduction des inégalités sociales de santé en Afrique subsaharienne francophone. 

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1 Sanni Yaya (2010). Les maux et les choses de la santé. Acteurs, pratiques et systèmes de santé dans le tiers-monde. Québec : Les Presses de l’Université Laval, pp. 1-8. 

2 Organisation mondiale de la Santé (2015). Tendances de la mortalité maternelle : 1990-2015. Estimations de l’OMS, l’UNICEF, l’UNFPA, le Groupe de la Banque mondiale et la Division de la population des Nations Unies. Genève, p. 2.